Le Quai de Ouistreham
Ni pièce de théâtre, ni fiction, c’est un récit journalistique qui est joué et mis en scène. La vie de femmes de ménage en temps de crise.
On se souvient de la sortie retentissante du livre de Florence Aubenas en 2010, Le Quai de Ouistreham. La journaliste y décrivait son immersion totale durant six mois dans le monde des travailleuses précaires. Florence Aubenas témoigne et raconte. Ce livre a rendu visible ce que l’on ne veut pas voir: la misère au quotidien de ces femmes de l’ombre. Mais aussi leur volonté de bien faire, l’exigence de ce métier méprisé dans un monde en crise.
Près de dix ans après cette expérience, la metteuse en scène Louise Vignaud et la comédienne Magali Bonat s’approprient ce texte et font entendre la parole de ces femmes qui récurent, astiquent, briquent. Celles qui commencent à travailler quand nous ne sommes plus dans nos bureaux, dans nos locations de vacances, dans un ferry à quai. Pour que le monde des autres, le nôtre, soit propre coûte que coûte.
Pratiquement sans décor, sans accessoires, dans un rapport frontal au public, le jeu est lui aussi extrêmement sobre, laissant toute la place au témoignage. Durant une heure, seule au plateau, Magali Bonat recrée les situations, les interroge, nous interroge avec tendresse, humour et sincérité. Le plateau devient un lieu d’enquête et de questionnement. Un lieu de prise de conscience, toujours aussi nécessaire.
distribution / production
texte Florence Aubenas | mise en scène Louise Vignaud | avec Magali Bonat et la voix de Louise Vignaud| régie générale Nicolas Hénault | régie lumières Sven Narbonne | assistanat à la mise en scène Amine Kidia | administration Lancelot Rétif
production: Compagnie La Résolue | ce spectacle est labélisé Sens Interdits, Festival international de Théâtre | Le Quai de Ouistreham de Florence Aubenas est paru aux Éditions de l’Olivier et aux Éditions Points.
séance scolaire
jeudi 26 › 14h30
avis presse
Magali Bonat est saisissante dans ce rôle. […] Elle mène cette histoire très sociale vers un versant intime, déchirant, à l’image d’une Anne de Boissy dans Lambeaux, comme si le rapport au travail était aussi viscéral que celui à la mère. Étourdissant.
Magali Bonat se glisse dans la peau de Florence Aubenas. Elle nous fait partager cette expérience profondément humaine décrite avec une précision et un humour bouleversants.
Il est encore trop rare qu’un théâtre prenne le risque de proposer des textes contemporains d’une telle qualité, soutenues par des équipes artistiques décidées à témoigner courageusement des errements de la société française.
en écho
  1h05
tarifs