Désirer tant

17 › 20 novembre 2020

Désirer tant

théâtre Charlotte Lagrange
Lorsque Véra découvre en même temps l’existence et la mort d’Olga, sa grand-mère, un vertige la saisit. Qui est cette grand-mère cachée ? Commence alors une traversée dans le temps et dans l’Histoire pour comprendre.

17 › 20 novembre 2020

mar 17 ›  18h
mer 18 ›  18h
jeu 19 ›  18h
ven 20 ›  18h
Théâtre de la Croix-Rousse — Grande Salle
 2h

*** spectacle annulé ***

Au bord d’une forêt alsacienne de sapins embrumés et habités par les fantômes, voici la vie d’Olga…

Lorsque Véra découvre en même temps l’existence et la mort d’Olga, sa grand-mère, un vertige la saisit. Qui est cette grand-mère cachée ? Commence alors une traversée dans le temps et dans l’Histoire pour comprendre.

Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Olga travaille pour les Allemands pour fuir sa famille et elle aime ça. Aidée par les fantômes qui peuplent la forêt et croient reconnaître en sa petite fille, la défunte, Véra remonte l’histoire en rejouant elle-même la vie de cette grand-mère inconnue alors que les comédiens jouent des personnages à la fois dans le passé et le présent. De ce tourbillon, naît la transmission imprévisible des désirs de chacune qui font résonner une quête insatiable de liberté.

distribution, production

texte et mise en scène Charlotte Lagrange | avec Hugues De La Salle, Constance Larrieu, Clara Lama Schmit, Jonas Marmy, Marie-Aude Weiss | collaboration à la mise en scène Valentine Alaqui | dramaturgie Mariette Navarro | musique et sons Samuel Favart-Mikcha | lumières Mathilde Chamoux | régie générale et construction Baptiste Douaud | scénographie Camille Riquier assistée de Juliette Desproges | costumes Oria Steenkiste assistée de Louise Perra et Juliette Gaudel

administration AlterMachine – Elisabeth Le Coënt et Marine Mussillon

production : La Chair du Monde
coproduction : La Filature – SN de Mulhouse, Le NEST – CDN de Thionville-Grand Est, Le Nouveau Relax – Chaumont
résidence : Le Nouveau Relax – Chaumont, La Menuiserie – Mancieulles, La Filature – SN de Mulhouse, Théâtre Joliette
avec le soutien de la DRAC Grand Est, la SPEDIDAM, Artcena, La Comédie de Béthune – CDN Hauts-de-France, Théâtre Joliette– Scène Conventionnée pour les écritures contemporaines, La Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon – Centre National des écritures du spectacle, Théâtre Ouvert
avec la participation artistique du Jeune Théâtre National
Ce spectacle bénéficie de septembre 2020 à août 2023 du soutien de la Charte d’aide à la diffusion signée par l’Onda, l’OARA, l’ODIA Normandie, Occitanie en Scène, Spectavle vivant en Bretagne et Agence culturelle Grand Est. A ce titre il reçoit le soutien financier de l’ONDA et de l’Agence culturelle Grand Est sur la saison 2020-2021.
Avec le soutien de l’Onda – Office national de diffusion artistique.

La compagnie est en convention triennale avec la Région Grand-Est dans le cadre de l’aide à la structuration.

lieux de résidences : Le Nouveau Relax – Scène Conventionnée de Chaumont, La Menuiserie – TIL de Mancieulles, La Filature – Scène Nationale de Mulhouse, Théâtre Joliette – Scène Conventionnée pour les expressions et écritures contemporaines

le spectacle à travers les yeux des artistes

Charlotte Lagrange, texte et mise en scène :
Pour Charlotte Lagrange, si ce spectacle était…
une couleur : ce serait un bleu vert d’aurore boréale
une émotion : les larmes d’apaisement
une odeur : la sève des sapins
une matière : la terre dans les narines
une musique : l’orage
un gâteau : plutôt un rôti avec des carottes
un animal : un lapin dans les bois
un personnage : Modesta dans l’art de la joie de Golliarda Sapienza
Une œuvre d’art : les photos de Crewdson

« Ce spectacle réveille une émotion du collectif. On a cherché, on a fait des tentatives parfois ratées parfois folles. Et toutes ces tentatives ont créé petit à petit un lien, un univers commun, une évidence. Au point qu’un soir, toute la quatrième partie s’est mise en place d’elle-même, dans un bout à bout improvisé par tous. Au point qu’on ne savait plus qu’on travaillait, qu’on construisait. Ça travaillait. »

Hugues De La Salle, jeu
Hugues De La Salle a choisi pour nous cet extrait du spectacle : « Je n’ai vraiment pas envie de parler de ça. Pas plus qu’avant. Je ne vois pas à quoi ça sert de remuer le passé. Vous pouvez me dire vous ? À quoi ça sert de remuer le passé ? Et puis pourquoi je suis là à me justifier ? Je suis mort, merde. Est-ce que quand on est mort on est encore obligé d’être ceci ou cela ? C’est pas suffisant d’une vie ? »

Marie-Aude Weiss, jeu
si ce spectacle était…
une couleur : vert
une émotion : on est parti
une odeur : de brume et d’éclaircie
une matière : la terre
une musique : Sam
un gâteau : le kougelhopf
un animal : une liesel
un personnage : la grand-mère à l’origine de toute cette histoire
Une œuvre d’art : nous tous ensemble

Jonas Marmy, jeu
Un souvenir : « Au début du spectacle, je passe environ 25 minutes en coulisse. Je m’installe une chaise derrière le décor, le plus près possible de la paroi, pour être au plus proche de mes partenaires qui sont en train de jouer. Je n’ai pas besoin de les voir, juste d’entendre et de sentir. Et c’est comme si j’étais avec eux, je sens comment ça communique avec le public, comment nous sommes ensemble, si on est en osmose avec le son et la lumière, si le rythme est commun. J’aime les entendre et les écouter, j’adore sentir tout ça, être seul dans le noir, concentré, détendu, avec eux mais pas encore tout à fait. Puis arrive mon top, je vais pouvoir participer ! Je reboutonne mon pantalon (geste à ne pas oublier), j’enfile mon manteau, je prends la jupe et la veste d’Olga/Véra, la personne que je vais aimer et qui transformera toutes mes vies, j’allume ma cigarette en chantonnant, et je rentre… »

Clara Lama Schmit, jeu
Si ce spectacle était :
une couleur : vert
une émotion : joie et appréhension de la découverte
une odeur : les sous-bois à la fin de l’automne
une matière : les douces épines des sapins
une musique : Van van meets New Orleans
un gâteau : une tarte aux poires
un animal : un renard
un personnage : Orphée
Une œuvre d’art : un paysage de Courbet mêlé à une peinture d’Andy Warhol.

Constance Larrieu, jeu
« La création du spectacle a été la plus courte de ma vie ! J’ai repris le rôle de Véra / Olga en quatre jours de répétition. Une sorte de plongée en accéléré dans les sapins, dans l’histoire de la pièce, et une rencontre magique avec l’équipe qui m’a accueillie les bras ouverts. Découverte du décor et des accessoires le jour de la première. Souvenir de vertige, ne plus savoir quelle scène je dois jouer, douter de la chronologie, manquer de glisser sur un sapin avec le corps mal assuré dans son costume, hissé sur des talons, mais continuer quand même en naviguant à vue. Ce qu’on appelle être aux aguets !
La terre, le faux sang, les placements lumières, oublier de réfléchir, surtout ne pas réfléchir et essayer de sentir. Le texte sort tout seul de ma bouche, je ne sais même pas comment il parvient à ne pas s’emmêler, je m’accroche aux regards de mes partenaires, je leur fais confiance et nous nous portons mutuellement. J’ai rarement été aussi confiante avec des partenaires alors même que nous ne nous connaissons pas encore très bien, mais le peu de temps de répétition a permis de vivre chaque moment intensément, de foncer dans les scènes en faisant voler les barrières, la pudeur ou les craintes.
Ce soir-là, c’est fou.
Ils sont là, ils me rassurent, nous nous surprenons car tout est neuf, nous n’avons pas d’automatisme, nous sommes plus que jamais au présent, attentifs, bienveillants. L’équipe technique, l’équipe du plateau, éclairagiste, créateur son, créatrice lumière, scénographe, metteur en scène, acteurs et public, nous sommes tous connectés dans le même espace, ensemble, pour 2 heures de temps qui passent à la vitesse grand V.
Ça advient, nous jouons, j’essaie de creuser la violence d’Olga, d’en être envahie, j’y prends même du plaisir malgré le trac intense.
Un beau moment de théâtre. La naissance aussi d’une grande amitié sur cette création-éclair.
C’est Charlotte Lagrange qui m’a donné la chance d’intégrer cette équipe, qui m’a accompagnée dans cette folle aventure, qui m’a généreusement confié ce rôle. Quelle joie quand les rencontres humaines sont aussi lumineuses. »

Samuel Favart-Mikcha, musique et sons
« Lorsque nous avons rejoué le spectacle, un an après l’avoir créé, j’ai été vraiment très ému. Derrière ma console je suivais le spectacle les yeux humides, je faisais la régie en essuyant des larmes. J’avais un peu oublié à quel point cette histoire résonnait chez moi. Lorsque Katell réalise que sa maman ne connaîtra jamais sa fille, j’ai pensé très fort à ma maman, qui ne connaîtra jamais ma fille.
Lorsque Katell se demande si elle est juive en questionnant son père, je me souviens de mon père qui a compris qu’il était juif à 9 ans, dans la cour de récréation, parce qu’un type lui a dit « sale juif » en regardant son profil. Lorsqu’André tente de rattraper Olga, « danse avec moi » lui dit-il, une dernière fois, mais c’est déjà trop tard, je repense à mes parents qui se sont séparés, même s’ils s’aimaient toujours, mais parfois ce n’est plus possible de continuer… Et ma grand-mère alsacienne qui préparait le rôti de porc du dimanche… »

Camille Riquier, scénographie
Camille Riquier a choisi pour nous cet extrait de la pièce :
Liesel rappelle André en déplaçant un sapin devant Alexander et Olga : Ah je suis contente que vous soyez là vous !! Regardez c’est là ! C’est là-dedans! On a décidé! Enfin j’ai décidé! Je crois pas qu’elle soit au courant qu’elle se réincarnerait en sapin ! Bon là évidemment ça a pas de gueule encore mais !
André : Oh cela dit vous n’avez pas choisi le plus vilain !
Liesel – Je ne suis pas vraiment sûre que ça marchera ! Et à Noël dans la région elle risque de finir très mal ! Dans un salon ! Ou une vitrine ! Mais bon en attendant elle mourra heureuse!
André – C’est vrai, ça lui va

avis presse

Une fresque au féminin où chacune se débat au milieu de l’éclat de ses désirs se fracassant contre les carcans sociaux, où l’ivresse de vie valse avec les ballotements de l’Histoire.
Thomas Flagel, Poly

biographie

Charlotte Lagrange est metteuse en scène, autrice et dramaturge. Elle a été formée à l’école du Théâtre National de Strasbourg après des études de philosophie à la Sorbonne et un master professionnel mise en scène et dramaturgie à Nanterre. Sa compagnie La Chair du Monde est implantée en Alsace depuis 2011. En 2015, elle a écrit et mis en scène Aux Suivants, spectacle sur la dette économique mais aussi morale, voire familiale. Elle a également collaboré avec une acrobate pour créer Je suis nombreuse, solo sur l’identité multiple. En 2014, elle a écrit et mise en scène L’âge des poissons, librement inspiré du roman Jeunesse sans dieu d’Ödön von Horvath. Auparavant, elle avait fait l’adaptation et la mise en scène de On n’est pas là pour disparaître d’après Olivia Rosenthal. Depuis trois ans, elle est associée à MA Scène Nationale Pays de Montbéliard où elle mène des ateliers en écriture de plateau et des créations participatives avec des groupes d’amateurs et de scolaires. Le premier spectacle qui en est sorti Après-vous interroge par la science-fiction les perspectives d’un territoire marqué par l’entreprise Peugeot. Collaboratrice artistique à la mise en scène auprès de Laurent Vacher et David Lescot, et dramaturge pour Arnaud Meunier, D’de Kabal et Frédéric Fisbach, elle a également assisté Lukas Hemleb, Jean-Paul Wenzel et Joël Jouanneau. Par ailleurs, elle est rédactrice pour Temporairement Contemporain, revue du festival de la Mousson d’été dirigé par Michel Didym.

en écho

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